Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


Vous vous attendez sans doute à ce que je dégueule ici tout mon mépris pour les supporters, ces hordes d’hommes - et maintenant de femmes, puisqu’elles veulent être aussi connes que nous - prêts à voyager 12 heures dans un bus malodorant pour regarder des génies - du crampon - courir derrière une balle.



Eh bien non, pas du tout. Je suis prêt à reconnaître que des activités totalement improductives comme la contemplation du football, le shopping ou les jeux vidéo puissent aider des salariés à supporter leur vie de merde en entreprise. Après tout, ils n’ont pas choisi de naître dans ce système aliénant, et le peu de temps de cerveau que leur laisse leur métier absurde ne peut pas être employé à ne faire que des choses utiles - comme militer pour leurs droits. C’est le principe de l’aliénation capitaliste, que de nous maintenir dans cette forme d’impuissance et d’ignorance. Mais je m’égare…

Donc je ne vais pas m’acharner sur ces pauvres supporters. Par contre, les footballeurs professionnels et la mafia de financiers qui les entourent méritent amplement quelques lignes de fiel. D’abord, parce que l’argent du football est indécent. Au même titre que le marché des armes ou celui de la mode, le marché du football est anormalement haut. Les niveaux de salaire des footballeurs sont révoltants : on parle quand même de sales gosses ayant décidé de se tacler et de simuler des blessures toute leur vie sur un rectangle de pelouse, et qui croient avoir inventé la roue à chaque fois qu’ils marquent un but, à en juger par leurs rituels égotiques de célébration… 65 millions d’euros, le salaire annuel de Messi, c’est quand même 3 700 ans de SMIC. Et je ne crois pas Messi assez méritant pour supporter 3 700 années de travail dans un abattoir ou sur un centre d’appels.

Ensuite, il y a les mœurs des footballeurs. Je ne les attaquerai pas sur leur maîtrise de la Marseillaise, comme nos hommes politiques, dont la hauteur de vue n’a d’égale que l’honnêteté. Je ne parlerai pas non plus ici de Zahia : elle n’a pas besoin de pute, pardon, de pub, depuis que JP Gaultier a fait d’elle une star. Non, tout cela n’est rien par rapport au vrai problème des footballeurs, qu’ils ignorent eux-mêmes : la question de leur mérite. Ils croient mériter l’argent, la gloire et le succès sous prétexte qu’ils auraient travaillé dur pour en arriver là, mais les millions de footballeurs restés amateurs ont aussi travaillé dur : ils n’avaient simplement pas les mêmes qualités physiques à la naissance… Et puis, travailler dur pour devenir un grand footballeur, c’est comme s’entraîner toute sa vie au lancer de nains de jardins ou à l’enfilage de slips, en espérant entrer dans le Guinness des Records. Ça ne mériterait pas plus d’attention de notre part, si le football restait à sa placé réelle : un loisir vivifiant.

J’ai gardé le pire pour la fin : la mafia internationale qui tient les rênes du football mondial, ponctionnant toujours plus de profit sur les SMIC des supporters. Il y a tellement de magouille dans les instances du football, que les centaines de millions d’euros qui finissent dans leurs poches sont, au sens propre, de l’argent sale. L’organisation des coupes du monde de la FIFA - sponsorisées depuis toujours par Coca-Cola et McDo, les vecteurs de l’obésité - n’en est qu’un exemple, et l’attribution de l’édition 2022 au Qatar est l’un des pires crimes commis contre l’environnement au XXIème siècle.



Alors les supporters, dans tout ça… Pauvres fourmis. La responsabilité est toujours du côté des puissants, parce que les puissants ont le pouvoir financier et intellectuel de changer les choses. Le public du football, mal éduqué, est impuissant à dépasser son addiction, et les footballeurs, complètement cons, ne peuvent pas tirer un trait sur leur « talent » au nom de l’intelligence… Mais les financiers et les politiques du football, qui leur vendent ces rêves à tous, n’ont aucune d’excuse. Et si un jour, cette raclure de Sepp Blatter monte dans mon taxi, je vous jure que je ne le raterai pas.

Michel de La Teigne

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