Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?



J’ai la chance - je ne sais pas si c’est le bon mot… disons plutôt l’occasion - de voir passer toute la société dans mon taxi. Mais alors celui-là, je ne m’y attendais pas. Je n’étais pas préparé à entendre un tel étron de pensées.


Il y a donc des gens dans ce pays qui se croient intelligents en proposant que le pouvoir exerce davantage de violence. Et des jeunes, en plus ! Non pas que la jeunesse protège de la connerie, mais enfin, on pourrait penser que la connerie des jeunes est plutôt de la connerie bisounours, alors que la connerie des vieux serait aigrie et revancharde… Que nenni ! Je vous ai dégoté un jeune con violent, réclamant davantage d’autorité face au fléau le plus terrible : l’incivilité des chauffeurs de trottinettes. Je vous mets ma main à couper que ce pignouf n’est pas allé manifester pour sauver sa retraite, qu’il n’a pas été ému par l’assassinat des Guignols par l’infâme Bolloreux… En revanche, il serait prêt à militariser l’espace public pour le pire crime imaginable : une trottinette mal garée ! Prions le Seigneur, mes frères.


C’est vrai que la France est un havre de paix. Un peu de violence n’a jamais fait de mal à personne, foutredieu ! (Luc Ferry, c’est pour la violence verbale)


Depuis qu’une poignée de journalistes a décrété que l’Etat détenait « le monopole de la violence » - sans avoir jamais lu Max Weber, qui était un peu plus subtil - les CRS se croient autorisés à tirer sur tout ce qui bouge, tels les « bons chasseurs » des Inconnus. Et encore, ce n’est pas le pire ! Au moins, les CRS sont formés au maintien de l’ordre. Le pire, ce sont les milliers de policiers ignorant tout de cette mission, envoyés sur le terrain pour protéger le pouvoir macroniste, et qui se sont crus autorisés, eux aussi, à réprimer sans distinction, une grenade par-ci, un tir de flashball par-là, et que je te course dans un hôpital public, et que je te mets en garde-à-vue pour un gilet jaune, et que je te crève un œil - te plains pas, t’en as deux. 4 500 blessés, 11 000 gardes-à-vue, 1 200 peines de prison fermes prononcées (bilan disponible dans la presse nationale fin 2019). Terminons tout de même sur un chiffre positif : 300 € de prime pour chacun des 110 000 policiers mobilisés, au titre, je cite la loi de finances, « d’un courage et d’un dévouement sans faille » et « de remarquables capacités d’adaptation ». Je m’étonne que le document ait oublié d’exalter leur habileté au tir…

Et ce jambon réclame quoi ? Plus de violence de la part de l’Etat !

Mon petit gars, si tu réfléchissais un peu, tu serais du côté de ceux qui demandent l’interdiction immédiate des LBD - lanceurs de balles de défense, vive la novlangue - qui devraient s’appeler des PCO - pistolets crève-œil.

Le Défenseur des droits a recommandé leur interdiction. Les députés européens ont condamné leur usage excessif. L’ONU a exhorté le pouvoir français à repenser sa manière de maintenir l’ordre. Faudra-t-il encore ruiner de nombreuses vies, avant de comprendre que, tout de même, nous sommes suffisamment civilisés pour procéder autrement ?


Non, la violence de l’Etat n’est pas légitime sitôt qu’elle provient de l’Etat. La légitimité de la violence se juge à chaque acte. Ceux qui ordonnent aux policiers de tirer dans le peuple sont et seront toujours des criminels. Jambon !



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