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Chers terroristes

Chers citoyens qui, peut-être, êtes tentés parfois de défendre des terroristes, par haine de la police, rancœur contre l’Occident ou espérance mal placée,

 

J’ai choisi de vous écrire parce que personne ne s’adresse à vous. On vous met de côté, on vous ostracise, on vous fiche S en croyant que ça vous va calmer, mais personne ne débat avec vous. Les seuls qui vous parlent encore sont les prêcheurs les plus radicaux, et je trouve irresponsable de leur laisser plus longtemps le monopole du dialogue. Je crois que, comme tout être humain, vous méritez que l’on vous respecte, que l’on vous écoute, que l’on échange avec vous.

Le tout-sécuritaire ne fonctionnera jamais. Les politiques qui le croient se fourrent le LBD dans l’œil jusqu’au cerveau. Inviter le peuple à repérer et à dénoncer chez son voisin des « marqueurs de radicalisation », comme le faisait le pitoyable Castaner il y a quelques mois, est absurde.

Il faut au contraire surmonter la méfiance et reprendre le dialogue. C’est un long chemin, très douloureux, que je vous propose d’arpenter ensemble, mais je le crois moins douloureux que la rupture fatale qui risque de se produire si nous ne faisons que nous mépriser… Seul le dialogue pourrait permettre, un jour, de nous réconcilier.

5 ans déjà.

 J’ai certainement manqué de patience avec ce client. Il a aussi ses torts. Mais cet échange raté est un début. L’opposition de vos certitudes et des miennes peut sembler stérile pour le moment, mais nous partageons au moins un rêve d’harmonie ; accrochons-nous ensemble à ce rêve.

On s’étonnera peut-être que ce soit moi, Michel de La Teigne, qui tente une médiation, après toutes les critiques formulées contre les religions. Mais deux choses :

1. Mon combat pour l’athéisme a toujours été pacifique. L’idée même de tuer pour des idées me révulse et me révolte.

2. Je serais prêt sur-le-champ à observer une trêve sans condition dans ce combat d’idées, si chacun s’engageait à ne plus employer la violence physique pour des raisons religieuses.

Que je propose un apaisement n’a donc rien d’absurde, au contraire. On peut défendre des idées avec vigueur et engagement, utiliser la provocation ou l’humour pour convaincre : ça n’a rien à voir avec la violence physique, qui rompt le dialogue et tabasse l’intelligence.

Pour en finir durablement avec le terrorisme, il faut bien sûr éviter les passages à l’acte - c’est le vrai rôle de la police, ce qu’elle devrait faire en permanence, plutôt que de terroriser les manifestants de toute sorte - mais il faut surtout que nous nous parlions, que nous nous entendions, surtout lorsque nous sommes radicalement différents.

 

Un dernier mot : les médias en ont fait beaucoup, ces vingt dernières années, sur le terrorisme, au détriment des souffrances sociales et des autres luttes que nous devons mener. Détendez-vous, les médias se détendront aussi et parleront d’autre chose. Parce qu’en ce siècle troublé, vous pouvez le constater comme moi, nous allons avoir de vraies urgences à gérer.


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