Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


Pour avoir bafoué sans vergogne l’esprit de démocratie de notre pays, Emmanuel Macron est seul. A ce stade, je crois que même Elisabeth Borne le déteste.

Mais moi, j’ai pitié de lui. Oui ! Je suis un être humain, sensible, et je veux lui faire part ici, publiquement, de ma compassion. J’ai donc décidé de le soulager en écrivant son prochain discours, un discours sincère et authentique, dans son style.


Déclaration solennelle du Président de la République, le lundi 20 mars 2023.

« Mes chers compatriotes,

L’Assemblée que je croyais à ma botte a refusé de voter ma réforme des retraites. Je n’en reviens pas ! Malgré un 47.1 pour limiter le temps de débat, un 44.3 pour bloquer le vote du Sénat et un 49.3 pour empêcher les députés de voter, mes troufions n’ont pas été foutus de s’en sortir. A quoi bon être Jupiter, si Dussopt perd ses nerfs, si Olivier Véran est cynique jusqu’à l’os et si Aurore Bergé… est Aurore Bergé ?

A cause de ces crétins qui m’entourent, je suis bien dans la merde. J’avais promis aux fonds de pension américains et aux groupes d’assurance dirigés par mes potes riches de privatiser habilement le système des retraites. De quoi j’ai l’air, moi, entouré de ces bras cassés ? Qu’est-ce que je vais dire à mes clients demain, à l’Élysée, devant nos langoustes à la Thermidor ?

J’ai réfléchi aux quelques options qui me restent et j’ai pris une lourde décision. Une décision terrible, qui va faire souffrir beaucoup de Français (ils ont l’habitude).

Virer Borne ? Ca ne servirait à rien. Je n’ai plus personne pour incarner le dialogue social.

Dissoudre l’Assemblée Nationale ? C’est la cohabitation assurée avec Le Pen. Je sais pertinemment qu’elle va bientôt arriver au pouvoir, j’ai tout fait pour… Mais je n’ai aucune envie de me taper Zemmour, Jean-Philippe Tanguy et Jordan Bardella dès la semaine prochaine en Conseil des Ministres. Je laisse ça à mon successeur…

C’est donc avec beaucoup d’indifférence que je vous annonce cette grande décision : je vais démissionner. J’en ai rien à foutre de vous ! Je le dis, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué. Je vais retourner faire de l’argent dans les banques, et cette fois, je ne serai plus obligé de le cacher. Il est temps que je pense à moi.

Et puis j’ai l’immunité présidentielle pour tout ce que j’ai fait depuis 2017. Je ne serai pas inquiété. Je dirai aux juges « Les violences policières ? Voyez ça avec Darmanin. La gestion désastreuse du Covid ? Voyez ça avec Buzyn et Philippe… » Ce qui va vous arriver, mes chers compatriotes, je m’en tape. Vous n’êtes rien. Moi, mon avenir est assuré.

J’ai confiance en vous pour rester des Gaulois réfractaires, et je vous chie tout mon mépris à la gueule.

Vive l’individualisme. Vive l’argent ! »

Emmanuel Macron

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