Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


A notre âge, on fantasme tous sur des femmes plus jeunes. Enfin, « tous »... Au moins les vieux célibataires, les veufs et les divorcés, bref, tous ceux qui n'ont pas assez vieilli avec leur femme pour apprendre à l'aimer.


Les maris infidèles, aussi. Et ceux qui aimeraient tromper leur femme. Ça commence à en faire, du monde ! C'est normal, mon Gérard. C'est « naturel », en quelque sorte : la jeunesse nous semble plus vivante que la vieillesse, donc plus désirable. On veut continuer à vivre, alors être avec une jeune, c'est s'accaparer une partie de sa jeunesse.

Il y a un aspect culturel, bien sûr : le jeunisme dans les médias, dans le show-business... Mais je suis convaincu que notre goût pour les demoiselles est en partie inné. Contrairement aux canons de beauté, qui ont beaucoup varié à travers les âges et varient beaucoup selon les cultures, l'attirance pour de jeunes partenaires est plus constante. Comme l'a écrit Oscar Wilde, et comme il l'a prouvé dans son merveilleux Portrait de Dorian Grey : la jeunesse est le seul bien qui vaille.

C'est l'occasion d'organiser un match de coups-de-poing-lignes (punchlines) : - Oscar : « Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains regardent les étoiles. » - Booba : « Ma question préférée : qu'est-ce j'vais faire de tout cet oseille ? » Et le gagnant est...

Alors voilà, Gérard : je veux Alimatou, tu veux Elena, ta proctologue. Je te comprends, mon pote. Mais c’est difficile, et on n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie.

Si tout le monde veut les jeunes, personne ne veut les vieilles… Ni les vieux comme nous, mon Gégé. C’est un vrai problème (qui démontre que le libéralisme ne permet pas la satisfaction des désirs de chacun, mais je m’égare).

Il y a des gens, sans doute plus sains que Gérard et moi, qui arrivent à se contenter d’une personne de leur âge. Contenter n’est pas péjoratif : ce partenaire de leur âge les rend heureux, contents. Pourtant, tous ceux qui ont du pouvoir - les princes, les patrons et les stars - choisissent des femmes plus jeunes qu’eux, et en changent dès que « la date est passée ». C’est d’une cruauté infinie envers leurs aînées, et donc envers la gent féminine toute entière, puisque la jeunesse est transitoire, pour ne pas dire éphémère. Toutes les jeunes sont des vieilles en puissance. Heureusement que les femmes commencent à nous rendre la pareille : nous, les messieurs, découvrons ainsi tout le drame de la vie. Merci, mesdames.


Vous devez vous dire que j’avais juste envie de vous saper le moral. Pas du tout. Je réfléchis, et parfois, j’en arrive à la conclusion que la vie est mal faite. Ça change des bienveillants qui vous diront systématiquement le contraire parce que se mentir ne les dérange pas.

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