Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


J’utilise rarement la violence physique - et même là, vous voyez bien, je me suis contenté d’un coup de frein. Franchement, un petit coup de frein, un seul, après 20 minutes d’insultes beuglées directement dans mon crâne… Une dent brisée pour deux oreilles cassées, j’ai été sympa, non ?



Le pire, dans cette malheureuse histoire, ce n’est pas l’agressivité de cette femme, qui était peut-être tout à fait justifiée, je n’en sais rien… Non, ce qui m’affecte, c’est la pauvreté de son vocabulaire. Une bouche blessée constitue d’ailleurs un handicap tout à fait minime, comparé à cette indigence lexicale. On peut s’insulter, très bien ! Certains le méritent. Mais insultons avec classe, élégance et surtout, avec précision.

Sur ce sujet - et à peu près sur aucun autre - je ne peux qu’entrer en résonance avec les écrits du philosophe penseur médiatique tartuffe manipulateur d’opinions Alain Finkielkraut, qui déplorait en 2013 dans son livre L’Identité malheureuse « le déferlement des termes chier et merde dans notre société post-littéraire ». Dommage qu’il ait perdu la dernière trace (de frein) de crédibilité qui lui restait, dès l’année suivante, le jour de son élection à l’Acâââdémie Française, en déclarant ceci :

A sa décharge - morale, pas intestinale - Alain Finkielkraut idolâtre tellement les honneurs, qu’il mouillait depuis trois jours. Forcément, ça perturbe le transit des mots.

Il y a tellement de variations pour s’insulter dans notre langue, avec joie et exubérance ! Pourquoi rester prisonnier des conventionnels con, putain et fuck ? Je m’engage solennellement à donner l’exemple dans ce blog, dès qu’un client m’en donnera l’occasion, comme je l’ai fait ici.

Je participerai en cela à l’éducation populaire de mes concitoyens. Et je ne pense pas seulement aux plus défavorisés économiquement ! Car contrairement à ce que l’on croit - enfin, de moins en moins, beaucoup de gens commencent à comprendre l’escroquerie - les plus riches ne sont pas les plus cultivés… Je me souviens de cette réunion dans le XVIème arrondissement, organisée par des habitants en lutte contre la création d’un centre d’accueil pour SDF au bois de Boulogne, où les seules insultes qui avaient fusé contre les élus de Paris prétendant bâtir ce centre étaient Salope et Brosse à caca< ! Quelle affligeante éducation. Par la suite, ils n’avaient rien trouvé de mieux que de tenter d’incendier le foyer, ces orchidoclastes*.



Faites-moi plaisir : si vous en croisez des comme eux, enrichissez leur vocabulaire.

Michel de La Teigne

*Casse-couilles.

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