Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


Si vous n’êtes pas prêt à lire les arguments d’un athée convaincu, allez voir par là. Je continue pour les plus courageux intellectuellement.



Je l’ai écrit il y a quelques semaines : la nature de l’islam n’est pas d’être plus régressif que les autres religions. Les trois monothéismes sont archaïques et dépassés - comment pourrait-il en être autrement de courants de pensées qui considèrent comme leurs seules sources des grimoires millénaires ? L’islam a ses extrémistes régressifs, comme le judaïsme ou la chrétienté - allez faire un tour dans une colonie illégale israélienne ou une église évangélique de l’Arkansas pour vous en convaincre.

Le conservatisme de certains musulmans est donc une ineptie parmi d’autres. Mais ce que je veux développer aujourd’hui, c’est une idée tout aussi importante : chaque religion est un continuum. Il n’y a pas les gentils croyants raisonnables d’un côté, et les méchants intégristes de l’autre : il y a des ensembles (les chrétiens, les musulmans, les juifs) et dans chaque ensemble, une palette de nuances qui vont du fondamentaliste agressif au presqu’athée.

Symboles religieux (trouvez l’intrus). L’athéisme, lui, est un courant de pensée ouvert, qui n’a pas besoin de symbole. Pas de symbole, pas de blasphème possible.

Et chaque croyant va vous dire : lui, c’est un vrai musulman ; l’autre, il ne mériterait pas d’être juif ; celui-là n’a rien compris à la Bible ; mais dans chaque ensemble, les croyants ont une caractéristique commune : chacun considère qu’il est chrétien, juif ou musulman. Au nom de quoi un croyant pourrait-il considérer qu’un autre n’est pas un « vrai » croyant ? Une religion n’est pas une science, elle se dispense de critères rationnels - c’est d’ailleurs la condition même de son existence. Les textes saints s’interprètent, même si ceux qui estiment être les seuls à savoir les interpréter s’en défendent. Les textes ne sont pas clairs, puisque le même verset peut pousser un homme à aimer son prochain et un autre à l’assassiner. Par conséquent, tous ceux qui se disent appartenir à la religion n°1 lui appartiennent, idem pour la n°2 ou la n°3.

C’est extrêmement important de le comprendre : le texte saint porte en lui le germe de l’amour et celui de la haine, de la compassion comme de la violence. Les fondamentalistes ne sont pas des malades ou des fous : ce sont des croyants convaincus, qui vont au bout de leur logique, au bout de leur interprétation des textes. Bien sûr que la misère ou l’injustice peuvent être des facteurs de radicalisation ; mais sans cette idée folle que certains textes seraient sacrés et imperméables à toute critique, il n’y aurait pas de radicalisation possible, même chez les plus miséreux. Pourquoi ? Parce que les croyants auraient le droit de ne pas être d’accord avec telle ou telle sourate, au lieu de se contorsionner l’esprit pour en tirer une morale souvent dangereuse.

Personnellement, il n’y a pas un livre, pas une page que je ne lise sans prendre de la distance, et j’en suis très fier. C’est ce qui me rend critique, donc équilibré.



Je sais, je vais avoir des problèmes.

Michel de La Teigne

Newsletter :

Me soutenir :

Partager :

 |   |