Je dois vous avouer que personne n'avait été aussi gentil avec moi depuis longtemps - à part Mme Phallus et M. Rorgues, deux lecteurs adorables de ce blog qui se reconnaîtront. Mais rien ne me prouve que ces deux personnes ne sont pas des robots créés par Google pour flatter mon ego... Alors que Brigitte, elle, est bien réelle.
Elle est vraie, et elle cuisine merveilleusement bien. Son coq-au-vin était exquis. Ce qu'elle m'a fait boire aussi... Malheureusement, ça ne suffit pas, Brigitte. Et je le dis avec peine : j'aimerais bien tomber sous ton charme... Mais ça ne se commande pas. Brigitte n'est pas Fernande.
Ce serait facile, de me caser avec elle pour le restant de mes jours... Enfin, elle ne dirait pas non, apparemment. J'aurais une compagnie agréable, des conversations (ailleurs que dans ma tête), je mangerais mieux et je baiserais même un peu. Mais ce ne serait pas moi. Je suis tellement misanthrope, que je ne crois pas que je tiendrais. Une semaine, peut-être, et encore... Et puis, il faudrait faire le ménage plus souvent, enfin, faire le ménage tout court. Manger à des horaires décents. Dormir la nuit pour faire bonne figure. Et pire que tout, pour lui faire plaisir : écouter de la variété française. Ça, c'est au-dessus de mes forces ; Bruel et Ségara, l'angoisse ultime ! Non, ce n'est pas pour moi.
C'est bien d'être gentille, Brigitte, d'être patiente et bienveillante avec un vieux con comme moi... Mais la gentillesse ne suscite pas le désir. Il n'y a que les ados romantiques et les rêveuses au prince charmant pour vouloir un homme gentil, une fille gentille. La gentillesse, c'est trop évident. J'aurais davantage de désir pour une femme perverse, dominatrice, cruelle, farouche ou fuyante, que pour une femme gentille. Je ne m'en vante pas, je ne l'explique pas : c'est la simple vérité.
Je regrette, Brigitte : si tu n'as que ça en magasin, une mine de gentillesse, j'y résisterai. Je délaisserai ton coq-au-vin pour mon filet d'amour à l'unilatérale avec Alimatou.