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Je me suis bien foutu de sa gueule, à ce Boltanskouille de mes deux. Parce qu’au bout d’un moment, les mots ont un sens, fiente de cheval ! Et l’art contemporain, s’il est toujours contemporain - nom à la con, qui vieillira mal - ne mérite pas toujours le nom d’art.



Sans avoir la prétention de le définir - tout le monde n’est pas aussi prétentieux que Jeff Koons - j’ai deux ou trois certitudes à partager sur l’art.

L’art, c’est autre chose que la spéculation. La plupart des gens le savent, mais une petite minorité - trois fois rien, quelques centaines de personnes qui pèsent 99% du marché de l’art - ont décidé que c’était la valeur mobilière idéale pour placer son argent, payer moins d’impôts, et voir son patrimoine prendre autant de valeur que des titres dans l’industrie de l’armement le jour de l’élection de Donald Trump. Pour ces gens-là, les Pinault, les Arnault et autres Salault, une œuvre d’art est simplement l’équivalent d’un bel immeuble dans le VIIème arrondissement de Paris ou d’un portefeuille d’actions bien garni géré par Kerviel et ses amis de la Société Générale, et donc gracieusement assuré par les contribuables. NON.

J’ai une autre certitude : dans l’art, il y a des techniques. Ça s’apprend, on progresse : on ne peut pas venir de nulle part et dire « Je suis un génie ». Attacher un pinceau à la queue d’un âne, ça ne fait pas de l’art, n’en déplaise à la direction du Grand Palais. Chier dans une boîte, ce n’est pas de l’art non plus - et pourtant, les étrons d’un certain Piero Manzani sont cotés à 30 000 € les 30g, soit 1 000 000 € le kilo. Et quand un macaque se prend en selfie, devinez quoi ? Ce n’est toujours pas de l’art, comme l’aurait pourtant souhaité un pathétique photographe, David Slater, qui est allé jusqu’à ester en justice pour devenir officiellement l’artiste à la place du macaque, et ainsi toucher des droits d’auteur sur son « œuvre ». NON.

Le jeu de la semaine : oeuvre d’art ou parodie ? Les réponses en bas de la page.

Une dernière certitude que j’ai, et celle-ci est plus difficile à accepter : l’art est toujours politique. Consciemment ou inconsciemment, volontairement ou involontairement, l’artiste donne à son œuvre un sujet, un contexte, un sens, et donc un message. C’est évident dans le cas de l’art engagé : Victor Hugo nous a dépeint la misère pour promouvoir l’égalité, comme Mel Gibson essaie, dans chacun de ses films, de nous convertir à son christianisme puérile. C’est moins évident quand les artistes prétendent ne porter aucun message politique, et le pensent sincèrement. Mais l’artiste qui se fiche de la politique, au sens large, et qui méprise toutes les questions sociales, fait aussi un choix. Il choisit d’être un décorateur pur ou un « divertisseur pur » plutôt qu’un artiste engagé. Devenir Valérie Damidot ou Cyril Hanouna plutôt que Quino ou Ken Loach, c’est un choix politique. Et Hanouna ou Ben Vautier - ce branleur qui écrit des messages stupides comme « J’ai quelque chose à dire » sur tous les mugs de Paris - c’est le même combat pour la vacuité… Et c’est NON.



Je me suis bien foutu de sa gueule, à ce Boltanskouille de mes deux. Mais pas autant que lui se fout de la vôtre, à chaque fois que vous payez 35 € votre billet pour la FIAC - ou 60 € avec le catalogue, qui n’est tout de même pas très pratique pour se torcher le cul. Economisez plutôt pour acheter 1g de merde de Piero Manzani : au moins, vous pourrez spéculer.

Michel de La Teigne

  • A : Œuvre d’art : monochrome bleu d’Yves Klein.
  • B : Œuvre d’art : installation de Takashi Murakami.
  • C : Œuvre d’art : performance de Gisele Hochuli.
  • D : Œuvre d’art : machin-chose de Jeff Koons.
  • E : Parodie : Breakfast sur l’herbe, des Inconnus.
  • F : Œuvre d’art : salade de fruits d’Ursus Wehrli.
  • G : Ni œuvre d’art, ni parodie : c’est juste une pute dans une boîte.

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