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Cette affliction, cette boursoufflure, ce serveur de soupe porte les même initiales que moi. Deux lettres, M et D : voilà tout ce que nous avons en commun. Mis à part ces deux lettres et son superbe prénom, Michel Drucker ne sert à rien. Michel Drucker est parfaitement inutile. Démonstration.

Un seul de ces objets est réellement utile… Sauras-tu trouver lequel ?*

L’important, chez un homme public, ce n’est pas qui il est - en l’occurrence, un animateur antipathique, trop bien payé pour se donner du mal. L’important, c’est ce qu’il représente. C’est l’image qu’il projette. Et Michel Drucker a un pouvoir tel, qu’il maîtrise parfaitement son image ! Il en est donc intégralement coupable responsable.

Michel Drucker, c’est le symbole absolu du copinage. Sur son canapé rouge - qui serait bien plus usé s’il avait de vrais amis - se succèdent tous ceux qu’il a personnellement choisi d’inviter, parce qu’il les aime bien. Il parvient ainsi à faire passer pour des gens sympas et naturels de véritables ordures. On ne donnera pas de noms : l’odeur suffit. Même ses chiennes sont censées devenir nos amies, parce que lui les aime. C’est dire le respect qu’il nous porte, à nous, téléspectateurs bouseux incapables d’entretenir des amitiés de cette qualité.

Michel Drucker, c’est aussi la mort de l’esprit critique. A quoi se réduisent ses commentaires sur les chansons d’Arielle Dombasle ou sur les sketches des Chevaliers du Fiel ? A des litanies de « Formidable ! » indifférenciés. Michel Drucker est la justification permanente du succès. Pourquoi avoir du talent ? Vous avez un peu de succès, vous êtes invité par Drucker : vous en aurez davantage. Si Matt Pokora vendait plus d’albums qu’Alexandre Desplat, Michel Drucker le couvrirait de « Formidable ! » sans aucun scrupule, sans jamais inviter le seul des deux qui crée de la musique. Oups, on me dit que c’est déjà la réalité. Et ça bouffe nos impôts via la redevance…

Michel Drucker, c’est enfin la vieillesse triomphante et crépusculaire. Comme lui, en France, des dizaines de vieux croulants - puissants et impuissants à la fois - s’accrochent à leurs avantages et ne les lâcheront qu’au moment de leur mort. Les plus célèbres se nomment Serge Dassault, Jack Lang, Claire Chazal. Ils estiment que tout leur est dû pour toujours, au prétexte qu’ils se seraient battus pour arriver là où ils sont. Comme si les autres ne s’étaient pas battus, dans la vie, et comme si Serge Dassault n’avait pas hérité d’une entreprise milliardaire. Ils estiment qu’ils sont irremplaçables et indispensables, alors qu’il n’y a pas plus dispensables qu’eux, et que dans leurs ombres vivent des gestionnaires, des politiques, des journalistes intègres et travailleurs, probablement plus méritants qu’eux - et aussi une flopée de carriéristes idolâtres, on s’en doute. Mais non, les vieux restent. Ils sont immuables. Drucker est là, il s’offusque qu’on veuille lui enlever le quart de ses 4 heures de télévision hebdomadaire. Chazal crie au scandale quand elle est virée de TF1 après 14 années de règne ; Jack Lang veut être réélu, à 77 ans, à la tête de l’Institut du Monde Arabe qu’il est en train de ruiner ; Dassault continue à faire payer des électeurs par la mafia pour rester sénateur, à 92 ans. Et pendant ce temps, des jeunes se battent pour obtenir un poste dans une entreprise de vente par correspondance, après 5 ans d’études supérieures en lettres. Méritants, mon cul.



Michel Drucker : quand tu seras mort, après les hommages habituels, on t’oubliera à jamais. Et tu l’auras bien cherché. Parce que tout ton pouvoir, tu n’en as rien fait.




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*Il s’agit de l’objet B : c’est un sifflet de la marine militaire.

Michel de La Teigne

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