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Episodes avec Balkany: Précédent (#3)



Pas con, Balkany, de se faire convoquer au milieu de l’élection présidentielle pour que personne n’en parle… Vous aussi, vous souhaitez jouer au plus malin et échapper à la justice ? Rien de plus simple. En France, on ne manque pas de modèles en la matière. Voici notre top 5 pour vivre dans l’impunité totale.



5 - Reportez vos procès.
C’est bien connu, les victimes s’en plaignent toujours : la justice va trèèèèès lentement. Un assureur honnête… Pardon, un assureur lambda quelconque connard Un assureur essaiera toujours de retarder de plusieurs années le paiement des indemnités dues à ses clients, en cas de cambriolage ou de dégâts des eaux. Nos talentueux hommes politiques l’ont bien compris : ils embauchent les meilleurs avocats pour traquer le vice de procédure ultime, cette virgule manquante qui annule quatre ans de travail judiciaire, et permet à Sarkozy, par exemple, de se prévaloir - 14 ans après le début de ses affaires - de la présomption d’innocence, et de prendre un air offusqué à chaque fois que Pujadas lui pose mollement la question de son implication dans les affaires Kadhafi ou Bygmalion.

4 - Epuisez les recours suspensifs.
Pas de chance, au bout de 10 ans, le procès a quand même lieu. Malgré les centaines de milliers d’euros versés à Maître Collard et à Maître Dupont-Moretti, vous êtes condamné. Pas de panique : en France, on peut faire appel d’un jugement, une fois, deux fois, trois fois. Et à chaque fois, vos baveux vont se charger de faire durer le plaisir… Vices de procédures et recours suspendent l’application de la peine. Autrement dit, vous n’êtes pas vraiment coupable, puisque vous faites appel. Et c’est bien pratique : vous pouvez continuer à faire le saint dans les médias en parlant de la présomption d’innocence.

3 - Simulez la maladie ou la folie.
Avant leur assassinat politique par Bolloreux, les Guignols étaient drôles. Et ils avaient bien compris que Chirac était toc-toc… seulement quand ça l’arrangeait, un peu comme ces mamies qui préfèrent ne pas écouter les gamins qui les font chier. Eh bien, Chirac a préféré ne pas écouter les juges et l’accusation qui lui demandaient des comptes. C’est simple et ça marche : il n’a même pas eu besoin de se présenter à la plupart des audiences, puisqu’il était toc-toc. Verdict : deux ans de prison avec sursis, autrement dit, retraite pépère. Dans un autre genre de crimes - infiniment plus graves - Pinochet a plaidé la démence pour échapper à tous les jugements, à la fin de sa vie… Mais il est tout de même sorti de son fauteuil roulant pour saluer, debout, ses partisans venus l’accueillir à son retour au pays. Touchant.

2 - Réécrivez la loi.
Aïe. Vous sentez que cette fois, il y a trop de preuves contre vous, c’est cuit. Si le procès a lieu, vous êtes assuré de le perdre. Il faut donc qu’il n’ait pas lieu. Par chance, vous avez plein de potes députés et sénateurs : ils vont réécrire les lois pour rendre légales les saloperies que vous avez faites. Ou élargir le champ de votre immunité, tiens : très pratique aussi pour pouvoir recommencer. Encore et encore !

1 - Faites-vous élire.
C’est le dernier recours, le stade ultime du déni de justice : se faire élire Président de la République pour être au-dessus des lois. La perversité de cette solution est monstrueuse, parce qu’elle est légale ! Le Président ne peut pas être poursuivi, c’est inscrit dans la Constitution de nombreux pays dits démocratiques, dont la France. Une stratégie flamboyante, que Berlusconi a pratiqué avec beaucoup de succès. La grande classe. Fillon a essayé aussi, mais c’est raté.

N’est pas un génie de l’escroquerie qui veut… Tu m’as déçu, François. On veut le vrai mafieux, le plus grand : Berlusconi !



La prochaine fois, découvrez un autre Top 5 directement inspiré de la politique : « Comment trahir vos amis » ! Avec une interview exclusive de Manuel Valls.

Michel de La Teigne

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