Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


Je vais faire une chose que je ne fais jamais : je vais vous parler d’un sujet qui n’a rien à voir avec cette bd. Parce que j’ai déjà dit beaucoup de choses sur mon pote Gérard ces derniers mois, parce que je ne compte pas écrire un billet sur les retards… Et puis parce que je fais ce que je veux, c’est mon blog. Na !

 

Je vais vous parler de la PMA, sujet sur lequel on n’entend que les excités de Civitas, qui défendent leur papaaaaaa et leur mamaaaaaaan en chouinant.

Fais-moi l’amour avec deux doigts, avec un ça ne suffit pas… Les débuts de Frigide Barjot. Si la qualité de l’image vous choque, allez donc écouter la musique.

  Je ne tiens pas à défendre la PMA. Ce serait incongru de ma part, alors que j’écris chaque semaine - ou presque - qu’on devrait faire moins de gosses. Mais je crois que les homosexuels qui aimeraient avoir des enfants doivent être défendus. En fait, je tiens moins à défendre la PMA, que les lesbiennes et les gays qui, dans ce débat, sont surtout critiqués pour ce qu’ils sont.

Car enfin, l’argument de l’intérêt de l’enfant - le seul des anti-PMA - est une tartufferie. D’après eux, l’enfant aurait le droit d’avoir deux parents de sexe opposés - je m’excuse d’écrire « parents », comme un adulte, plutôt que « papa » et « maman » comme ces attardés.

Cet argument ne résiste pas une seconde à l’observation : partout, il existe des enfants heureux et équilibrés dans des familles divorcées, monoparentales ou atypiques, et des enfants très malheureux malgré la présence de leur père et de leur mère. Personnellement, si j’avais sept ans, je préférerais largement avoir deux mamans saines, plutôt qu’un géniteur alcoolique et brutal et une génitrice chômeuse et bipolaire.

Par ailleurs, ceux qui se cachent derrière l’intérêt de l’enfant sont prêts à défendre, bien souvent, la vie coûte que coûte dans le cas d’un handicap lourd ou d’une maladie incurable de ce même enfant… Vous comprenez, dans ces cas-là, on s’en fout de l’intérêt de l’enfant, de son bonheur, de son équilibre, parce qu’au-dessus de ça, il y a le respect absolu de la vie (sujet sur lequel j’ai fait un billet il y a trois ans). Cela montre, évidemment, qu’ils ont un problème avec l’idée d’une famille homosexuelle, bien plus qu’ils ne sont préoccupés par le bonheur de l’enfant.

Je voudrais aussi écrire autre chose, sur le désir d’être parent. D’où vient cette idée qu’il faudrait faire des enfants ? De la biologie ? Pas vraiment : on ne vit pas moins bien ou moins longtemps sans enfant qu’avec. Je suis en pleine forme, je vous assure.

L’injonction d’enfanter vient en grande partie des religions. « Croissez et multipliez, remplissez la terre et l'assujettissez » nous dit la Torah, suivie par tous les monothéismes. C’est dit dans la Génèse (avec de la terre glaise). Depuis des millénaires, les religions rivalisent de fécondité, pour avoir plus de fidèles que leurs concurrentes directes - l’injonction à trucider les infidèles visent le même but, vous l’aurez remarqué. Les religions portent donc une immense part de responsabilité dans le désir d’être parent de la plupart des adultes. Ce désir nous a très profondément imprégnés, au point qu’il faut souvent se justifier (face à sa mère, par exemple) de ne pas vouloir d’enfant.

Du coup, que des fidèles de tout poil nous expliquent aujourd’hui que le désir d’enfant des homos n’est pas légitime, c’est un peu fort, non ?

 

Tu cueilleras ce que tu sèmes. Proverbe persan. Gérard, ça marche pour toi aussi.


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