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Episodes avec Tipeurs - Planches dessinées pour mes plus fidèles lecteurs: Suivant (#63)

Salut les lecteurs, ça farte ? Cet épisode est particulier : c'est le premier épisode conçu pour un tipeur. Pour mémoire, tipeee (lien:https://www.tipeee.com/micheldelateigne) c'est un site de financement participatif pour me soutenir. Tout tipeur mécène se verra devenir un personnage de ma bd... Un excellent cadeau à s'offrir ou à offrir à un fan ! Certes, il faut être riche pour être mécène, mais il y a aussi d'autres récompenses pour mes fans un peu moins riches :) Je vous embrasse et je vous laisse : le feu est vert.



J’ai encore du mal à y croire… Après cette course, mon taxi a passé la journée chez le garagiste, je n’ai pas pu travailler ! Et lui, il me parlait tranquillement de son programme de surf, complètement détendu du gland… Un inconscient, ce type !



Sans rire. J’en connais, des mecs lunaires, mais à ce point ! Je n’avais jamais vu ça. Si une bombe H s’abattait sur la France, il regarderait tranquillement la boucherie depuis son surf, en s’extasiant de la hauteur des vagues produites par l’explosion. Et c’est toujours les braves gens qui triment, comme moi, qui subissent les désagréments provoqués par ce genre d’Ostrogoth…

Heureusement que j’ai réussi à me faire rembourser par mon assureur - je lui ai menti, mais ce n’est pas moi qui ait commencé… On les connaît*, les cuistres. C’est toujours un plaisir de les escroquer un peu, à hauteur de 1% de ce qu’ils nous prennent annuellement.

Le pire, c’est qu’au fond, je ne peux pas m’empêcher d’éprouver de la sympathie pour ce genre de petit con. Le surfeur, hein, pas l’assureur… C’est vrai : affronter le monde avec une telle légèreté, c’est éblouissant. A l’heure où la plus grande partie de la France travaille dans des bureaux, sans réfléchir, à des postes aussi épanouissants que sergent dans la Légion Etrangère - mais moins bons pour la santé - des surfeurs insouciants rêvent de Teahupoo et de Makaha. Ils évoquent les rouleaux de Big Island en cirant leurs planches et en fumant des joints. L’écume du monde ne les atteint pas : ils surfent, loin au-dessus de nous, dans la plénitude de l’insouciance.

Je les comprends, au fond, ces branleurs : la nature revêt des formes plus séduisantes sur les plages de Nice que sur les quais de Châtelet-Les Halles.

J’aimerais être aérien moi aussi, planer comme un enfant, et revivre l’époque où il me suffisait d’ouvrir la bouche et les yeux pour dévorer la vie, sans facture à régler, sans soucis à gérer, sans biffetons à gagner. J’ai peur d’avoir perdu à jamais cette liberté.



Seigneur Macron, vous qui régnez sur les choses d’ici-bas, je vous en conjure, faites qu’au moins je ne ressemble jamais aux plus puissants de mes clients : ces m’as-tu-vu psychotiques et suffisants dotés d’un gros levier de vitesse dans le cul. Amen.

Michel de La Teigne

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