Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


La mort est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Rien de scabreux là-dedans, je ne suis ni dépressif, ni nécrophile. Je considère simplement que la mort est parfois une excellente solution.

Aujourd’hui en Europe, 40 à 50% des décès résultent d’une décision médicale. Ce chiffre n’a rien d’horrible. Il vaut mieux mourir à l’hôpital, dans de « bonnes » conditions, sans souffrances inutiles, que chez soi dans une atroce agonie.

Révolu, le temps où l’homme n’avait aucun contrôle sur la mort, sur son moment exact et ses circonstances. Bien sûr, il y a toujours des surprises – c’est ce qui fait tout le sel ! - mais la mort peut se préparer. Les médecins et la sensibilité permettent de la voir arriver. Et dans quasiment la moitié des cas de décès en Occident, la mort résulte de l’euthanasie, non pas active - donner la mort - mais passive - arrêter les soins.

Les acharnés ne sont pas les libertaires, qui voudraient que chacun puisse disposer de sa vie, et donc de sa mort. Les acharnés sont les militants pro-vie, dont le nom est particulièrement mal choisi et qui devrait s’appeler les anti-choix. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la langue française et le corps médical réunis : quand on veut décrire ces proches ou ces médecins qui veulent maintenir un être humain en vie, à tout prix, on parle d’acharnement thérapeutique. L’action agressive, c’est le soin forcé. Laisser mourir quelqu’un qui le demande ou qui souffre, c’est bien naturel.

Ce n’est pas à un Dieu - dont on peut douter qu’il existe, depuis que le maire de Jérusalem veut renommer un arrêt de bus « Donald John Trump » - de décider qui doit vivre ou mourir. Si certains veulent croire en lui, qu’ils remettent leur destin entre les mains qu’ils imaginent ; mais il est injuste que ceux qui n’y croient pas se voient priver de leur liberté. Et la liberté suprême consiste à disposer de sa vie et de son corps. Cela implique l’abolition de l’esclavage, l’interdiction du viol et du meurtre, le droit à l’avortement et le droit au suicide.

Youhou ! C’est la fête ! En tout cas, au Mexique, on célèbre la mort tous les ans.

Puisque j’ai totalement plombé l’ambiance et qu’il doit me rester trois lecteurs, je vais me faire un petit plaisir et citer Les Misérables de Victor Hugo :

On ne peut pas toujours se rendre compte des merveilles de l'évasion. L'homme qui s'échappe, répétons-le, est un inspiré ; il y a de l'étoile et de l'éclair dans la mystérieuse lueur de la fuite ; l'effort vers la délivrance n'est pas moins surprenant que le coup d'aile vers le sublime.

Alors, chers clients du 7 mars, acceptez la mort. Délivrez votre père et délivrez-vous, pour profiter du temps qui vous reste avant la vôtre. Amen.

Michel de La Teigne

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