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L’argent nous fait faire des choses complètement stupides. Je ne vois pas d’autre explication. Et je ne veux pas me vanter, mais j’ai toujours été à l’abri de ces insanités. Peut-être parce qu’on ne m’a jamais proposé 3 000€ par émission pour donner mon avis à la télé - tant mieux.



Dans la vie, quand on fait le choix courageux d’incarner des idées, il faut accepter les obligations qui en découlent. Typiquement, une « insoumise » ne va pas travailler chez Bolloré. Œuvrer pour ce fossoyeur, coupable d’enterrer le peu d’intelligence qu’il reste dans les médias français, c’est passer chez l’ennemi. Si je n’avais pas peur que le CRIF me fasse un procès pour concurrence mémorielle, je dirais même que c’est collaborer. Oups, je l’ai dit…

Trêve de point Godwin : Bolloré est un symbole de soumission. Quand on fait des affaires avec les pires dictateurs africains, quand on invite Sarkozy sur son yacht, quand on négocie avec lui la fin des Guignols - symbole d’insolence dans notre pays - on est un soumis. Alors l’argument de Raquel Garrido, consistant à dire : « on m’offre une tribune pour parler de mes idées chez Ardisson, j’y vais » n’a aucun sens. Qui plus est, Ardisson est connu pour être un grand manipulateur médiatique, et la liste des artistes et des intellectuels qui ne lui rendent plus visite de peur d’être à nouveau ridiculisés par ses réalisateurs malhonnêtes est longue.

Les symboles ont leur importance. Garrido ne ridiculise pas seulement sa personne : elle humilie aussi la gauche - enfin, ce qu’il en reste - et décrédibilise l’idée-même d’insoumission. C’est pour cette idée que j’ai des regrets, car très franchement, on en aurait bien besoin, d’une réelle insoumission aux intérêts financiers. On ne peut pas faire de la politique entre une blague de Baffie et un hennissement d’Ardisson, sous la forme d’interventions de 10 secondes massacrées par des monteurs putassiers, ce n’est pas possible. Il y en a un, dans le monde, qui fait de la politique exclusivement sur Twitter, sous forme de buzz permanent : Trump. On voit le niveau…

Trois grandes figures chiliennes de l’insoumission (ou presque). Le premier qui trouve le nom de celui de droite recevra un petit cadeau de ma part à la fin du mois.

Renverser le système de l’intérieur, avec ses propres armes, ça ne marche pas : on est trop prévisible, et tout est noyauté aujourd’hui : les médias, les oligarques qui les possèdent, et les politiques que ces derniers financent. Le changement ne viendra pas de là. Il viendra de la rue, d’un grand krach ou d’une guerre. Certainement pas d’un access prime-time convenu et ennuyeux.


Si un jour, je me mets à fricoter avec les puissances financières ou médiatiques, ne serait-ce qu’en faisant une pub pour la BNP sur ce site, je compte sur vous pour arrêter de lire ce blog.

Michel de La Teigne



* Félicitations à David et JC qui ont trouvé Victor Jara... Mais surtout à Elise, alias Barbie Turique, qui a été la première ! La réponse : Victor Jara, chanteur savant et populaire à la fois, a éclairé les années 60 et 70 de sa voix généreuse, de ses textes poétiques et engagés. Torturé par les officiers militaires de Pinochet en 1973, il voit entre autres ses mains brisées (il était guitariste) avant d'être assassiné. Aujourd'hui encore, il est plus populaire au Chili que Raquel Garrido. Ses chansons valent le détour : Victor Jara - Deja la Vida Volar

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