Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


Je n'ai rien contre la science, ni contre le progrès. Je crois avoir attaqué un certain nombre de conservatismes dans les pages de ce blog... Ça, c'est pour le progrès ; quant à l'esprit scientifique, je plaidais encore sa défense le mois dernier.


Mais une dérive idéologique existe, qui prend aujourd'hui de plus en plus d'ampleur. Cette dérive, c'est de croire que la science pourrait tout résoudre, en particulier les problèmes climatiques et écologiques qui vont constituer le plus grand défi de l'humanité ces prochains siècles - même si les chefs d'Etat élus du monde entier passent complètement à côté.

On lit tous les jours les promesses de ces « scientistes » qui prétendent que demain, ils pourront :

  • - provoquer des précipitations artificiellement, ce qui résoudra les problèmes de sécheresse ;
  • - terraformer Mars pour rendre la planète rouge habitable une fois que nous aurons épuisé la nôtre jusqu'au noyau ;
  • - faire butiner les fleurs par des abeilles-robots qui remplaceront celles que Bayer-Monsanto et consorts exterminent, etc.

Abeille versus robot. 5 euros sur celle de gauche !

Certains de ces augures scientifiques sont peut-être de bonne foi : je veux bien croire qu’il existe un ou deux inventeurs cinglés, passionnés - comme mon client - capables d’inventer un objet révolutionnaire et d’accomplir ainsi leur destin, à l’image du sémillant Franky Zapata…

Néanmoins, je suis absolument persuadé que les projets de grande ampleur, comme la colonisation de Mars ou la pollinisation artificielle, ne résistent pas une seconde à une analyse rationnelle - et scientifique, précisément - de leur aptitude à accomplir les objectifs annoncés. Enfin, combien d’abeilles y a-t-il dans le monde ? Des milliards de milliards, à tel point que personne n’est capable de les dénombrer précisément. 20 000 espèces d’abeilles nous sont connues, essentielles à la reproduction de millions d’espèces végétales… Croit-on vraiment pouvoir remplacer les milliards de milliards d’abeilles en voie d’extinction par des robots ? Fabriquer un robot, mille, cent mille, d’accord… Mais des milliards de milliards ? Et les matériaux pour les produire, et l’énergie pour les mettre en mouvement, et la maintenance… C’est tellement absurde, que la prouesse technologique de concevoir un robot-abeille apparaît comme un exercice vain, une performance académique, un effort dérisoire et désespéré.

Ceux qui racontent que la science sauvera le climat ou restaurera la biodiversité ne sont pas de bonne foi. Ce sont des embobineurs de première, au service des derniers capitalistes, ces costards-cravates qui comptent faire de l’argent jusqu’au dernier jour de l’effondrement - avant de se rendre compte qu’il n’y a plus rien à acheter.


La science est le vecteur de la connaissance. Mais elle ne remplacera jamais l’œuvre patiente et monumentale de la nature et de l’évolution. L’heure n’est plus à l’invention du repasse-limaces ou de l’écorche-poulet… L’heure est à la préservation de la vie.


*Le « client » de cette bande dessinée est un généreux « tipeur », autrement dit, quelqu’un qui soutient ce blog sur Tipeee. Merci P. !

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