Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


Tandis que cet olibrius promène sa femme dans les boutiques de luxe à Paris, nos énergumènes à nous rêvent de découvrir d'autres contrées... Avec une nouvelle destination à la mode : le Qatar. Non mais allô, quoi... T'es touriste, et t'as pas trouvé mieux ?


Si j'avais les moyens de visiter le vaste monde, je partirais partout, sauf au centre commercial. Or, l'avenue Montaigne est un amas détestable de boutiques de luxe aussi impersonnelles et inintéressantes les unes que les autres. Quant aux Emirats ou au Qatar... Vanité des vanités ! Les activités touristiques s'y résument à :

  • - faire des courses très chères et inutiles
  • - faire un tour en quad individuel dans le désert (pour y mettre sa pollution personnelle)
  • - admirer les tours de verre des quartiers économiques.

Vous partez quand ? (sans moi)

Comment peut-on trouver le moindre plaisir à ce genre d'activités ?

Les élites émiraties et qataries ont délibérément choisi de valoriser ça. Vous connaissez le Prince héritier saoudien ? Mais si, celui qui fait découper les journalistes en morceaux avant de les dissoudre dans l'acide. En 2017, il a annoncé très fièrement 500 milliards de dollars d'investissement dans une nouvelle zone économique internationale, construite en plein désert. Pas un centime pour la culture locale dans ce projet.

Je constate donc avec beaucoup de regrets que dans ces pays, l'argent a remplacé la culture. Comment juger l'attribution de la Coupe du Monde au Qatar, la construction ou l'agrandissement de 12 stades qui ne serviront jamais plus, la promesse de les climatiser avec un bilan carbone qu'on n'ose même pas imaginer ? Que penser de « Ski Dubaï », une station de ski en bâtiment, construite de toutes pièces pour que les crétins qui ne voient pas la débauche d'énergie nécessaire à sa construction puissent frissonner sur une piste artificielle, alors que le mercure dépasse les 50°C ?

Ces Etats caricaturaux masquent derrière leurs pétrodollars une incompréhension profonde de l'essentiel. Les signes de richesse financière - vêtements, bijoux, montres et voitures de luxe - y ont pris le pas sur la richesse culturelle pourtant fascinante des cultures arabes... Il y a tant à voir en Syrie, en Jordanie, en Irak, en Egypte, en matière de culture, d'archéologie, d'histoire, de traditions, d'art de vivre, de gastronomie, de musique, d'artisanat... Tant et tant de richesse culturelle, que la valorisation de ces artifices est inexcusable. Les cultures arabes ne sont pas toujours islamiques, d'ailleurs. En bon athée, je connais un quatrain d'Omar Khayyam - philosophe persan, mais de culture arabe - qui écrivait avec malice au XIème siècle :

« Autrefois, quand je fréquentais les mosquées,
je n'y prononçais aucune prière,
mais j'en revenais riche d'espoir.
Je vais toujours m'asseoir dans les mosquées,
où l'ombre est propice au sommeil. »

Je rêverais que les pétromonarchies et les pétro-émirats du Golfe célèbrent avec tout leur fric les cultures arabes, et investissent dans la valorisation du patrimoine de la région, martyrisé par les guerres... Plutôt que de célébrer la vacuité interstellaire de l'argent roi.


Ami lecteur, si tu as la chance de porter en toi une richesse culturelle, française ou étrangère, réjouis-toi : ce n'est pas donné à tout le monde. Certains - comme ce pauvre émir - n'ont accès qu'à la richesse pécuniaire. C'est la richesse des pauvres.


Et si toi aussi, tu as 500 milliards à investir dans un projet, viens sur Tipeee ! (Grévistes, vous êtes dispensés)

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