Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


Moi, chez le psy ? Et puis quoi encore ! Après, j’irai à confesse ?


Je n’ai absolument pas besoin de ce genre de professionnel, pour deux raisons : d’abord, parce que je n’ai aucun problème à régler ; et ensuite, parce que tous mes problèmes sont insolubles.

Ma solitude ? C’est trop tard. Ma mauvaise foi ? Je n’en vois pas. Mon début de dépression ? C’est plus compliqué que ça… Le monde est superbe, mais le système est pourri. Et comme la bêtise règne en maître, mon intelligence supérieure souffre, condamnée à l’indifférence et à l’opprobre… J’erre dans les ruines comme une âme moribonde et je ne vois pas comment un guide quelconque pourrait panser mes plaies.

Vous me reconnaissez ? Le deuxième en partant de la droite, au fond. Voilà comment je me sens en ce moment. (Heureusement qu’il nous reste la musique en ce bas-monde…)

Oh, allez, il y a bien une ou deux questions que je poserais à un psy si j’en avais l’occasion. D’abord, d’où vient mon attirance sexuelle pour… Mais, eh ! Oh ! Ça ne vous regarde pas.

Non, un truc qui me taraude vraiment : notre personnalité se développe pendant l’enfance en réaction au comportement de nos parents. Soit. Comment se fait-il dans ce cas que je sois aussi génial et que ma sœur, avec les mêmes darons, soit ignorante, hargneuse, pimbêche, obtuse et crasse ? Il y a bien une explication… Je ne crois pas au hasard. Le hasard, c’est simplement le nom que nous donnons aux causes et aux conséquences que nous sommes incapables de voir, ce qui ne les empêche pas d’exister.

Et puis, il y a ce rêve que je fais sans cesse… Celui-là vaudrait la peine qu’un psy se penche dessus. Oh, ça n’intéressera que moi, mais enfin, si vous êtes encore là, je vous le raconte.

Je suis dans une chambre qui me rappelle celle de mon adolescence : j’en reconnais le papier peint, le lit, les jeux. J’entends ma mère dans la pièce voisine, et dehors le soleil brille. Mes amis jouent au football, je meurs d’envie de les rejoindre et je n’aurais que trente pas à faire pour cela. Pourtant, je reste derrière la fenêtre à baver.

Je meurs d’envie de les rejoindre, mais je stagne. Ma mère m’encourage à sortir et je lui réponds que je vais le faire, mais je reste le nez collé au carreau. Je ne suis même pas triste, je suis… lourd. Une force m’empêche de bouger, comme si la gravité me clouait sur place. Je m’engourdis, mes bras sont lourds, mes jambes enracinées. Tel une momie, une souche à-demi enterrée. Mes amis m’appellent « Michel ! Michel ! » et je suis immobile et silencieux.

J’ai fait ce rêve si souvent depuis ma jeunesse. Et je ne sais pas ce qu’il signifie.


Allez savoir pourquoi j’ai sous les yeux la carte de ma cliente psy en ce moment même.

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