Galerie Toutes les histoires Qui suis-je?


Je n’avais encore jamais eu l’occasion d’utiliser le mot bougnoule… Et je trouve que pour dire tout son mépris à un islamophobe, c’est parfait. Gratifier un aliboron d’un juron désignant tout ce qu’il exècre, c’est un plaisir de fin gourmet.

Quelques insultes qui titillent : vous essaierez.

Faut-il travailler pour les gens dont on méprise les idées ? C’est sans doute le plus grand dilemme du capitalisme contemporain. Jusqu’au XVIIIème siècle, le monde était divisé - grosso merdo - en deux catégories : les riches qui détenaient l’argent et le savoir, et les pauvres sans éducation, auxquels on pouvait faire croire tout et n’importe quoi : que le Roi voulait leur bien, que le seigneur du village - ou le patron de la fabrique - les protégeait, et que Dieu justifiait l’ordre établi. C’était le bon temps ! Tout était bien rangé, il y avait tout d’un côté et rien de l’autre, et ceux qui n’avaient rien n’avaient même pas assez d’éducation pour se plaindre efficacement. En cas de révolte, on les matait en en massacrant quelques-uns, et c’était réglé. Fastoche !

Et puis ces imbéciles de philosophes des Lumières - et d’autres enculeurs de mouches du même genre - ont proposé d’instruire tout le monde. Ce faisant, ils ont ouvert la boîte de Pandore : les pauvres ont appris à se défendre, ils ont compris que tout pouvait changer, et qu’on pouvait même trancher la tête du Roi ! Les puissants maudissent encore ce projet venimeux d’instruction publique.

Car depuis, il n’y a plus d’ordre : le savoir est partout, et les travailleurs se posent des questions, ils réclament des droits, ils remettent en cause leurs conditions de travail… Plus personne n’est dupe. C’est intenable : les salariés (les nouveaux pauvres) n’aiment plus leurs directeurs d’entreprises et leurs actionnaires (les nouveaux seigneurs). Ils travaillent, pour la plupart, sans conviction, ayant bien compris à quel point leur intérêt différait de l’intérêt de leurs Rois.

Moi qui suis taxi, je peux toujours répudier un client et me passer de ses 20 euros. Mais l’ouvrier dans un secteur sinistré, le téléopérateur non-qualifié et facilement remplaçable, le commercial mis en concurrence permanente, peuvent-ils vraiment refuser un client ou un ordre ? Non. Ils doivent obéir à l’argent. Comme on obéissait au pouvoir, avant.



La différence, c’est leur éducation : cette petite conscience qui subit les humiliations, obéit aux ordres et semble se soumettre... Mais enregistre tout pour préparer la prochaine révolution.

Michel de La Teigne

Newsletter :

Me soutenir :

Partager :

 |   |