J'ai bien résumé son projeeeeeeeeeeet, non ?
En tant que Président auto-proclamé, je ne devrais pas dire du mal de mon prédécesseur, Emmanuel Macron. Cela ne se fait pas. Mais enfin, je ne vais quand même pas laisser tout le plaisir à Hollande !
Il est donc temps de dresser le bilan de feu le Président Macron. D'abord, il faut rappeler qu'il a été un très mauvais candidat : pas de programme, pas de positionnement, pas de personnalité - sa principale qualité d'après les médias étant sa jeunesse, tu parles d'une singularité ! Pourquoi a-t-il gagné ? Parce que Fillon s'est pris les pieds dans ses costumes et dans sa femme - pardon Péné - parce que Hamon, Mélenchon, Poutou, Artaud et Georges Marchais n'ont jamais su s'entendre, et parce que Le Pen est à plus de 20% dans un pays où les autres partis ne sont pas foutus de s'allier, ce qui abrutit notre mode de scrutin en annulant tout l'intérêt du deuxième tour. Le fameux alignement des planètes : c'est Jupiter - la plus grosse - qui éclipse les autres et gagne.
Mauvais candidat, peu légitime... Et petit Président, à une époque où, pourtant, l'urgence écologique planétaire pourrait faire émerger des héros. C'est dommage, car cet homme avait beaucoup de qualités : plus honnête que Sarko, plus sérieux qu'Hollande, moins hypocrite que Chirac, moins mystique que Mitterrand, courageux, pédagogue, cultivé, volontaire. C'est énorme - surtout comparé à cette nouillasse de Castaner...
Oui, mais voilà : toutes ces qualités ne servent à rien, si elles ne sont pas mises au service d'une grande cause. C'est cela, l'intelligence - je vous l'écrivais il y a deux semaines - mettre ses capacités au service d'une cause finale, pourrait-on dire. Macron aurait pu initier une révolution sociale et écologique, engager la France dans le post-capitalisme, expliquer les menaces sur le climat et la biodiversité, nous souder autour de ce projet si fort... Il en était tout à fait capable - peut-être même davantage que moi, son successeur. Seulement voilà : il n'en avait pas la volonté. Un seul défaut, son manque d'imagination, a rendu caduques toutes ses qualités. Sans imagination, il s'est dit qu'il fallait que le monde - tel qu'il est - marche mieux. Il s'est donc condamné à servir les intérêts en place : les riches pour qu'ils investissent, les entreprises pour qu'elles embauchent, les patrons pour qu'ils créent de la croissance... Et les choses ont continué comme avant.
Apparemment, l'humanité ne comprendra qu'il nous faut de l'écologie et de la décroissance, qu'après avoir bien pourri le paradis terrestre. C'est là - semble-t-il - la limite de l'intelligence de notre espèce. Dommage.
En tant que Président auto-proclamé, j'aimerais pouvoir faire plus, je vous assure, mais le reste du pays ne m'a pas encore reconnu. Seul Gérard m'a contacté pour être Premier Ministre. J'hésite. Alice serait formidable, mais j'ai peur qu'on m'accuse de népotisme.